S’il y a bien un événement annuel que je ne rate quasiment jamais, c’est l’ouverture du carnaval de Bâle. C’est une tradition chez moi depuis plus de 10 ans, et depuis des centaines d’années dans cette ville du nord de la Suisse. L’atmosphère est magique, presque ésotérique.
L’événement est si populaire que la SNCF affrète un train spécial au beau milieu de la nuit pour amener des wagons entiers de curieux venus admirer ce spectacle, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Au total, c’est littéralement des centaines de milliers de visiteurs qui déambulent cette nuit-là dans les rues.
A quatre heures du matin, les lumières de la ville s’éteignent pour laisser place à une immense marée humaine de carnavaliers, portant lanternes, fifres et tambours, coiffés pour certains de lampions, pour d’autres de drôles de masques.
Mais pour moi, la Morgenstreich c’est aussi une occasion, un prétexte pour aller vagabonder dans les ruelles d’une grande ville, qui sont paradoxalement très calmes une fois sorti de l’itinéraire de la cavalcade. Perché sur un promontoire juste à côté de la cathédrale, j’ai pu admirer les berges du Rhin et le panorama des grandes usines pharmaceutiques au loin, alors que les premières lueurs du jour commençaient à scintiller sur la ville.